« Ils ont conçu de leur destin une sorte de détachement, une forme de joie, dont le sens et la raison sont beaucoup plus énigmatiques que leur dureté au mal. Ils semblent avoir appris à s’amuser sincèrement de tous leurs ennuis, témoignant par-là d’une certaine “facilité d’être”, pour paraphraser Fontenelle à l’envers.
Bien sûr, il y a des des chiens malheureux, il y a des chiens névrosés, il y a des chiens timides. Mais ce sont le plus souvent des chiens qui ont été maltraités. Pour peu qu’un chien retrouve un bon maître, ou un maître suffisamment bon, il ira toujours vers la joie comme un tournesol vers le soleil. Le chien oppose au monde entier un flegme que traduit à merveille la célèbre formule de Droopy – qui ne vaut pas moins en profondeur que celle de Bartleby : “You know what ? I’m happy.” »
Mark Alizart, Chiens