ivresses

georges iliopoulos philosophie homeney

verre à vin ciselé à la main Crys, House Doctor

Il y a des ivresses tranquilles, de douces ivresses qui allègent, et d’autres pleines d’un tumulte qui ne s’évanouit qu’au matin.  

On aurait tort de trop s’en prémunir, de les regretter d’avance. Bien sûr, il faut y naviguer prudemment ; on doit apprendre le « bon usage du liquide enivrant », celui qui en modère et module le feu, veut le « désensauvager » [1]. Car « il en est du vin comme de la liberté : il est bénéfique à la condition d’un usage maîtrisé. » [2]

verre à vin vintage, House Doctor

Si habile que l’on soit au jeu de l’ivresse, la déprise, même timide, en est pourtant la règle première, incertaine et sibylline. Un équilibre fragile doit donc être tenu qui fait tout l’enjeu de l’ivresse, une maîtrise labile et réjouie de son risque. 

« Il y a de la foudre dans le vin, et il faut en être frappé pour entonner le dithyrambe. » [3]

Jouer, au moins, avec les étincelles.

Georges Iliopoulos

verre à vin Main, House Doctor

[1] Marcel Detienne, Dionysos à ciel ouvert [1986], Hachette (« Pluriel »), 1998, p. 58.

[2] Sénèque, De la tranquillité de l’âme [Ier siècle], traduction de Colette Lazam, Payot & Rivages (« Rivages poche / Petite bibliothèque »), 2016, p. 141.

[3] Marcel Detienne, Dionysos à ciel ouvert, op. cit., p. 57.